Le Tango argentin est une danse d’interprétation sensuelle et élégante née à la fin du XIXième siècle sur les rives du Rio de la Plata, en Argentine et Uruguay. C’est un mélange de la Habanera cubaine, du Candombe africain et des danses européennes importées par les migrants. Après la « Tangomania » qui s’est répandue dans le monde, au début du XXième siècle, le Tango argentin a donné naissance au Tango musette et au Tango de salon ou « Standard », chorégraphiés et plus convenables pour l’époque, avant de disparaître dans les années 60.
Relancé par les spectacles des années 90, le Tango argentin, déclaré patrimoine immatériel de l’humanité en 2009, par l’UNESCO, se danse maintenant pratiquement tous les jours dans les grandes villes et capitales du monde et a ses championnats internationaux.
Le Tango argentin recouvre tout un ensemble de musiques très variées en rythmes et sonorités, depuis les musiques de la « Vieille garde », jouées avec des instruments basiques, comme la flûte, le tambour ou à la guitare, jusqu’aux musiques électroniques modernes ou « électro-tango », en passant par les orchestres typiques de « l’Âge d’or » composés de piano, bandonéons, violons et contrebasse.
Dans les bals de Tango, appelés « Milongas », il se danse par séries ou « Tandas » de 3 ou 4 musiques d’une même époque et d’un même orchestre. Chaque époque et chaque orchestre s’interprète de manière différente, plus ou moins sentimentale, nostalgique, dynamique ou joyeuse. Les coupures ou « Cortinas », de musiques différentes, généralement Rock, Salsa, Jazz ou variétés, invitent à changer de partenaire. Les séries de Tango argentin alternent avec celles de ses variantes Milonga et Vals, sur des airs de Mazurka, Fox-trot ou Valse. Cette organisation des bals de Tango argentin offre un maximum de plaisirs aux danseurs et ne laisse place ni à la monotonie ni à l’ennui.
Le Tango argentin, comme toutes les danses, est source de bienfaits et de bien-être. Il réduit le stress, apprend à lâcher prise et augmente la confiance en soi et le pouvoir de séduction. Il facilite les rencontres, renforce les liens du couple et la « Tango thérapie » prévient les maladies liées à l’âge. Le Tango argentin a aussi ses codes. Ils sont basés sur le respect de soi et des autres, une des clés du bonheur.
C’est une danse intergénérationnelle ouverte à tous. Elle réunit jeunes et vieux de toutes les classes sociales. Très technique, sa maîtrise nécessite de nombreuses années d’apprentissage. Mais, dès les premiers pas, le Tango argentin offre tout un monde de sensations nouvelles qui provoquent une forme d’addiction bénéfique pour le corps et l’esprit.
Créée par les « Compadritos », dans les rues de Buenos Aires et Montevideo, le Tango argentin est la danse idéale pour les hommes qui débutent. Aucune expérience en danse n’est requise. Les techniques de guidage sont très différentes des danses de salon. Aucune chorégraphie n’est imposée. La musique s’interprète comme elle est ressentie. Chacun danse son propre Tango. Les débutants sont accueillis avec bienveillance. Ils ont toute leur place dans le bal. La souplesse, l’équilibre, l’élégance et la musicalité, qui manquent à la plupart, s’acquièrent avec le temps. Pour les femmes, c’est aussi l’occasion de porter de belles robes, de se constituer une collection de superbes chaussures à talon aiguille et d’être mises en valeur par leurs cavaliers.
A cours de son histoire, le Tango argentin a connu plusieurs évolutions ou styles. De nos jours, le Tango argentin fait référence aux cinq styles encore enseignés et dansés :
– Le Tango style « Fantasio » ou Tango de scène, généralement chorégraphié et plus ou moins acrobatique, présenté par les professionnels dans les spectacles et démonstrations. C’est le Tango qui donne envie d’apprendre à danser le Tango.
– Le Tango style « Salon » parfois associé au quartier « Villa Urquiza » de Buenos Aires où il s’est développé dans les années 40. C’est le Tango social et élégant, pratiqué dans les bals, où la marche est ponctuée de jeux de jambes complexes, caractéristiques du Tango.
– Le Tango style « Milonguero », plus intimiste, indispensable dans les milongas bondées où l’amplitude des mouvements est très limitée. Dansé en enlacement très serré, il privilégie les petits pas, les pieds toujours au sol, et les contretemps. C’est le Tango des années 50, préféré des vieux Milongueros argentins.
– Le Tango style « Nuevo », très ouvert et élastique, à réserver aux démonstrations ou aux bals de Tango moderne. C’est le style des années 2000, préféré des jeunes.
– Le Tango style « Canyengue » ou « canaille », un des premiers styles de Tango, avant son entrée dans les salons bourgeois. Dénué d’élégance, il est dansé typiquement sur les musiques très anciennes et « lourdes » de la « Vieille garde », antérieures à 1910.
Quelque soit le style, le Tango argentin est une danse de couple où les changements de partenaire sont fréquents et nécessaires à l’apprentissage et au partage du plaisir de la danse. La parité hommes / femmes est donc très importante pour profiter pleinement des cours et des bals.
L’inscription en couple dans les cours n’est pas obligatoire. Les dames, très souvent en supériorité numérique, sont invitées à encourager leur conjoint ou compagnon, voire des hommes de leur entourage, à découvrir le Tango argentin pour contribuer au maintien d’une parité optimale.
Insistez. Une initiation gratuite n’engage à rien. Le premier pas est souvent très difficile pour les hommes qui, pour la majorité, se sentent en danger sur une piste de danse, cependant, ils sont rapidement mis en confiance et séduits par cette danse envoûtante et reconnaissants envers celle qui leur a fait découvrir le bien-être qu’il procure.